Ouvrage collectif sous la direction de Lilian Froger, chargé des collections de photographies contemporaines du musée d’Art et d’Archéologie d’Aurillac. Avec les contributions de Nathalie Boulouch, maîtresse de conférence à l’université Rennes 2 et spécialiste de la photographie couleur ; Mathilde Falguière, responsable du département de la Photographie à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine ; Étienne Hatt, rédacteur en chef adjoint de la revue Artpress ; Dominique Versavel, conservatrice à la Bibliothèque nationale de France, responsable de la photographie moderne au département des Estampes et de la Photographie.
Initiée en 1984, la collection de photographies contemporaines du musée d’Art et d’Archéologie d’Aurillac se compose de quelques 750 tirages, datés de la fin des années 1960 à nos jours, et notamment d’un ensemble exceptionnel des années 1970-1980, constitué autour de la question de la couleur en photographie, axe principal d’acquisition du musée.
Prenant appui sur cette collection, l’ouvrage propose de retracer l’histoire de la photographie couleur, des prémices de la reconnaissance culturelle et institutionnelle à partir de la fin des années 1970, jusqu’à son assimilation et généralisation dans les années 1980. Les textes qui le constituent explorent cette période brève et mal connue, quand la photographie artistique en couleurs
accède aux murs des musées et galeries, auparavant réservés au noir et blanc.
Alors que l’on fait habituellement débuter cette apparition en 1976 avec les expositions de William Eggleston et de Stephen Shore au MoMa de New York, cet ouvrage met en évidence le fait que cette histoire de la couleur est à la fois plus ancienne et loin d’être exclusivement américaine. Exactement dans les mêmes années, des photographes français, italiens, britanniques et japonais commencent à explorer la couleur et exposent en Europe comme aux États-Unis. Les échanges des deux côtés de l’Atlantique sont nombreux et les parcours de diffusion s’avèrent plus complexes qu’il ne semblerait de prime abord. Un livre indispensable pour mieux saisir les étapes de légitimation de cette production en couleurs, qui reste encore largement à redécouvrir.